Nous faisons écho, de manière exceptionnelle, à un manifeste signé par plus de 350 pétitionnaires (personnes physiques ou morales) en faveur du gallo en (Haute-)Bretagne, manifeste qui peut être consulté et téléchargé sur le site internet dédié : https://dugaloenbertegn.bzh/fr/le-manifeste.
Les préoccupations évoquées dans ce manifeste semblent avoir reçu par avance une illustration dans notre notule sur « Les ‘’communes nouvelles’’ et la néo-toponymie en Bretagne : le cas du Coglais », publiée sur le blog Variétés historiques et téléchargeable en pdf sur notre page academia.edu.
L’un des principaux problèmes posés concerne la méconnaissance, ou le mépris, autant par le monde politique que par celui du marketing, de la dualité historique bretonne, linguistique et culturelle, dont Edmond Coarer-Kalondan s’était jadis efforcé de rendre compte au travers de la formule empreinte de poésie : « Bretagne est miroir à deux faces ».
Plus encore et surtout de manière plus spécifique, tandis que l'archéologie nous (dé)montre chaque jour un peu plus la durable empreinte romaine à l'ouest comme à l'est de la péninsule armoricaine, nous sommes régulièrement amenés à faire évoluer nos schémas d'interprétation quant à la façon dont les confrontations linguistiques entre gaulois, latin, breton et même francique ont pu s'opérer, depuis l'Antiquité tardive et durant le Haut Moyen Âge, selon que les territoires étaient occupés, contrôlés, par des autochtones ou bien par des allogènes ou encore par des populations plus mélangées : qui ne voit que la langue gallèse occupe en conséquence, à l'égal du breton, une place de témoin privilégié de ces mutations et de l'histoire culturelle de la Bretagne ? Qui ne voit, sinon celui qui ne veut pas voir ?